mardi 28 août 2012

Mon livre : Louvain-la-Neuve au temps des pionniers



Les éditions Academia m'ont proposé de publier mon texte chez eux. Academia est désormais associé aux éditions de l'Harmattan au très riche catalogue.
La plupart des livres publiés jusqu'ici sur Louvain-la-Neuve sont le fait des maitres d'œuvre de la ville ou d'observateurs séduits par son esthétique. Mon projet est de prendre le point de vue des usagers et particulièrement pendant les années 1972 à 1977.
C'est d'abord un travail de mémorialiste (je n'ose pas le mot historien car je ne suis pas un professionnel de cette discipline), basé sur mes souvenirs, mes notes d'époque, les rapports du Conseil des résidents, le journal La Bulle - Labule, des archives... Les 5 premières années ramassent bien l'essentiel des questions qui depuis 40 ans hantent la ville nouvelle.
Mais je situe l'aventure de Louvain-la-Neuve dans l'histoire du milieu de vie qui s'est développé autour de l'UCL. Particulièrement attentif à l'évolution des maisons communautaires aux kots-à-projet. Depuis le milieu des années 50 j'ai connu la principale originalité de l'esprit UCL: l'habitat groupé d'étudiants lié à un projet socioculturel. Avec la popularisation de la cohabitation, l'expérience de Louvain-la-Neuve se répand dans le monde. Des villes françaises comme Paris ont repris le nom et le principe des KAPS. Ce sera un thème privilégié de mon travail.
Les pionniers de Louvain-la-Neuve étaient porteurs d'utopies: sur la vie en société, les rapports hommes-femmes, l'organisation des convictions religieuses et philosophiques, les relations entre les sciences et la vie sociétale, ... 40 ans plus tard ces utopies doivent être revisitées. Je pense même que les confrontations actuelles habitants-étudiants, UCL et autorités communales, jeunes et personnes âgées... doivent déboucher sur une refondation. La ville a vieilli particulièrement le quartier Bièreau. Il est relooké mais son renouvellement doit être bien plus profond.
C'est pourquoi au travail de mémorialiste je joins un labeur de chroniqueur des initiatives prises ces dernières années. Face aux oppositions de différentes catégories des usagers de LLN, je plaide pour une nouvelle alliance entre tous ceux qui vivent la ville. Les usagers sont pour moi ceux qui y travaillent : étudiants, chercheurs, enseignants pour différents âges, commerçants, ... Je pense à ceux qui sont les animateurs d'une heure, d'un soir, d'une semaine... comme ceux du Kidzik qui s'achève en cette fin d'aout 2012. Il y a aussi les habitants au long cours, d'une nuit, de quelques semaine de recyclage. Les visiteurs, les spectateurs, les peintres muraux... La liste est longue des usagers de notre cité. Je voudrais rapporter leur rôle. Dès la première année de LLN nous nous étions interrogés : la ville est-elle faire pour les résidents ou pour les visiteurs? Ma réponse était : pour les deux. Les visiteurs, souvent gênants des premières places et ruelles, étaient aussi des contribuables dont l'argent avait été indispensable et auxquels on avait vendu la paix linguistique, l'insertion dans la région francophone, le développement du Brabant wallon jusque là très villageois...
Voilà quelques-une des idées que je développe dans mon bouquin. Je voudrais le nourrir de davantage de photos, de documents, de témoignages. Si vous connaissez des gens qui ont usé de LLN dans les années 70, pouvez-vous leur demander de prendre contact avec moi? Merci.
Paul

1 commentaire:

  1. Salut Paul,

    j'ai été le premier habitant du CRU où tu as habité aussi.
    Quand les ouvriers m'ont vu arriver quelques jours avant la rentrée, ils m'ont demandé dans quelle chambre j'allais dormir. En fait, il n'y avait encore aucune rampe dans les escaliers et ils souhaitaient mettre une porte dans la chambre que j'allais occuper pour être sûrs que, si des fois j'étais somnambule, il n'allait rien m'arriver.
    Ensuite, mais c'était un certain Paul Thielen, il y a eu l'organisation de "la botte ... (je ne sais plus quoi)" qui devait nous permettre de rire de nos déboires dans la boue.
    Je ne citerai que certain kot du CI tellement petit que son locataire avait monté le lit sur des gites (prélevées sur le chantier) pour y mettre son bureau sous le lit. Ou de ce kot de la MDS (le bâtiment appelé "boites aux lettres")où il n'y avait aucune place possible pour mettre le lit.
    Autre souvenir, alors que le site ne comptait qu'environ 300 étudiants (dont moins de 30 filles), une journée ensoleillée où quelqu'un avait sorti sa guitare à l'heure de midi, bientôt accompagné de plusieurs instruments et pour finir un piano s'est retrouvé dans la rue. l'ambiance était telle que pour finir, les profs sont venus voir pourquoi personne n'assistait au cours de l'après midi.
    Je me souviens aussi que le premier président du conseil des résidents n'était pas le professeur Manu Lousberg comme l'histoire semble vouloir s'écrire, mais bien une étudiante en physique (Babeth Bonnaert), également du CRU.
    Je me souviens aussi du premier brûlage de culotte commun (nous étions une vingtaine) en juin 1973 à faire les fous entre la bibliothèque et la MDS (près de la "place en bois").
    Je me souviens aussi des spectacles "avant gardistes" que les locataires de la ferme du Biereau s'efforçaient d'organiser, de la Lemniscate et son programme culturel, de l'appartement "des bouffeuses de foin" qui essayaient de propager les vertus de la nourriture végétarienne...
    Bref, tout des souvenirs d'ancien combattant!!

    Philippe

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